Une bonne hygiène bucco-dentaire chez les patients hospitalisés réduit les infections et la mortalité

Goede mondhygiëne bij ziekenhuispatiënten gekoppeld aan minder infecties en lagere sterfte - Lumoral.

L’hygiène bucco-dentaire peut jouer un rôle indispensable, comparable à l’hygiène des mains, dans la prévention et le contrôle des infections nosocomiales, selon une récente méta-analyse publiée dans JAMA Internal Medicine.

Le brossage quotidien des dents apparaît comme une pratique cruciale pour réduire le risque de pneumonie associée aux soins (HAP) et la mortalité, en particulier chez les patients sous ventilation mécanique, conclut cette méta-analyse. L’étude a été réalisée par Selina Ehrenzeller et Michael Klompas de l’Université Harvard et souligne l’importance de l’hygiène buccale dans le cadre hospitalier.

La pneumonie associée aux soins : un défi majeur

La HAP, principalement causée par l’aspiration de micro-organismes de la cavité buccale, représente depuis longtemps un problème important dans les hôpitaux. Le microbiote oral, qui comprend environ 700 espèces de bactéries, champignons, virus et protozoaires, est connu pour son rôle dans le développement des pneumonies. Une stricte hygiène buccale est recommandée, mais la méthode optimale reste incertaine.

Le débat autour de l’utilisation des bains de bouche à la chlorhexidine complexifie la question : les preuves de leur efficacité dans la prévention de la pneumonie sont contradictoires et certains travaux ont même mis en évidence un lien potentiel avec une mortalité plus élevée.

Résultats de la méta-analyse

La méta-analyse a inclus 15 études, portant sur 2 786 patients, et a évalué l’impact du brossage quotidien des dents sur le risque de HAP. Les résultats montrent une réduction de 33 % du risque de pneumonie et une baisse de 29 % de la mortalité en soins intensifs grâce au brossage quotidien.

La diminution de l’incidence de la HAP était statistiquement significative chez les patients sous ventilation mécanique invasive. Le brossage des dents a également été associé à une réduction du nombre de jours de ventilation et à une durée plus courte de séjour en soins intensifs.

Vers une reconnaissance du rôle clé de l’hygiène bucco-dentaire

Bien que le brossage des dents contribue à éliminer la plaque et le biofilm, les directives cliniques ont jusqu’ici peu insisté sur le rôle de l’hygiène buccale dans la prévention des infections nosocomiales, entraînant des pratiques variées selon les établissements.

Le professeur Rupert Dakka, expert en résistance antimicrobienne à l’Université de Yale, a souligné l’importance de cette étude :

« Le brossage de routine est essentiel pour les patients sous ventilation mécanique. Toutefois, son rôle dans la prévention de la HAP chez les patients non ventilés reste incertain en raison du nombre limité d’études. »

Selon lui, à mesure que la littérature scientifique progresse, l’hygiène bucco-dentaire pourrait devenir une mesure incontournable, au même titre que l’hygiène des mains, dans la prévention et le contrôle des infections hospitalières.

Conclusion

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour définir des protocoles standardisés de brossage des dents chez les patients hospitalisés. Alors que les connaissances sur la HAP continuent de croître, l’hygiène bucco-dentaire pourrait s’imposer comme un outil clé de prévention des infections nosocomiales.

Source : Medscape Medical News

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