Les maladies parodontales et péri-implantaires demeurent cliniquement complexes, notamment en raison de la rapidité avec laquelle le biofilm se réorganise après un débridement professionnel. Même après une instrumentation complète et des instructions d’hygiène précises, une quantité résiduelle de biofilm persiste souvent, en particulier dans les poches profondes et les zones anatomiquement difficiles d’accès. Les thérapies complémentaires basées sur la lumière représentent dès lors une approche intéressante en soutien aux soins conventionnels.
La thérapie dual light proposée par Lumoral associe une lumière bleue de 405 nm et une lumière proche infrarouge de 810 nm, activée par l’indocyanine verte (ICG). Cette combinaison permet de perturber régulièrement et de manière ciblée le biofilm supragingival à domicile, sans risque de résistance antibiotique et sans exposition systémique.
ICG : une action localisée au niveau supragingival, sans pénétration profonde
Les données scientifiques montrent que l’ICG se fixe spécifiquement à la plaque supragingivale, où elle est efficacement activée par la lumière de 810 nm. Aucune preuve n’indique que l’ICG migre spontanément vers les poches parodontales profondes. Les améliorations cliniques observées dans les études s’expliquent par la perturbation répétée de la couche biofilmique supérieure, entraînant une diminution indirecte de la charge bactérienne dans l’ensemble de la poche. Ce mécanisme s’inscrit pleinement dans ce que l’on sait du contrôle cumulatif du biofilm.
Note : L’aPDT guidée par l’ICG réduit la plaque et les niveaux de MMP-8 en quatre jours (Nikinmaa et al., 2021).
Rôle des deux longueurs d’onde
1. 405 nm – action antibactérienne directe
La lumière bleue cible les bactéries contenant des porphyrines endogènes. Son activation génère des espèces réactives de l’oxygène capables d’endommager les structures cellulaires. Les études montrent qu’elle exerce une action antibactérienne lorsqu’elle est utilisée seule, mais que son efficacité augmente lorsque l’ICG a préalablement fragilisé la membrane lipidique bactérienne.
Note : La thérapie dual light élimine plus efficacement le biofilm de Streptococcus oralis que les sources lumineuses isolées (Hentilä et al., 2021).
2. 810 nm – activation de l’ICG et soutien tissulaire
La lumière proche infrarouge de 810 nm remplit trois fonctions essentielles :
- activation de l’ICG avec production d’une chaleur localisée contrôlée, contribuant à perturber la plaque et à réduire la viabilité bactérienne
- pénétration tissulaire plus profonde soutenant l’activité mitochondriale
- photobiomodulation gingivale, incluant amélioration de la microcirculation et de la qualité du tissu conjonctif
Note : Un usage quotidien du dual light empêche l’adaptation bactérienne et maintient une efficacité antibactérienne stable (Nikinmaa et al., 2020).
Pourquoi les paramètres parodontaux s’améliorent progressivement
Les rapports cliniques et les premières études interventionnelles montrent une amélioration après plusieurs semaines d’utilisation régulière, et non après une seule séance. Cela correspond au comportement biologique du biofilm : la fréquence d’intervention est aussi déterminante que l’intensité.
À chaque application, une portion du biofilm supragingival et subgingival superficiel est perturbée, entraînant une réduction progressive et durable de la charge bactérienne. La diminution subséquente de l’inflammation gingivale se traduit par une réduction graduelle de la profondeur des poches et du saignement au sondage. La composante NIR soutient en parallèle la réparation du tissu gingival.
Note : Dans les études sur les maladies péri-implantaires, des diminutions de l’aMMP-8, du BOP et du VPI ont été observées en 30 jours (Lähteenmäki et al., 2022).
Applications cliniques en parodontologie
La thérapie dual light ne remplace pas les soins professionnels, mais elle constitue un complément pertinent, notamment chez les patients présentant :
- gingivite chronique
- parodontite légère à modérée
- mucosite péri-implantaire
- traitements orthodontiques en cours
- facteurs de risque tels que le diabète
- difficultés à contrôler mécaniquement la plaque
- besoin de soutien en phase de maintenance après traitement non chirurgical ou chirurgical
Son principal avantage réside dans la régularité et la reproductibilité : les patients peuvent appliquer quotidiennement une intervention contrôlée et scientifiquement validée sur le biofilm.
Référence : L’étude HOPE-CP a montré des améliorations significatives du BOP et du PPD lors d’un usage à domicile en complément du traitement conventionnel (Pakarinen et al., 2022).
Conclusion
L’association de la lumière bleue 405 nm et de la lumière NIR 810 nm activée par l’ICG offre une approche ciblée du contrôle microbien à domicile. La thérapie dual light combine :
- un effet antibactérien
- une perturbation photothermique de la plaque
- une photobiomodulation gingivale
Les données scientifiques indiquent que cette combinaison réduit de manière significative le biofilm pathogène et constitue un complément pertinent aux traitements parodontaux classiques.
Lumoral est un dispositif médical marqué CE (Classe IIa CE0598) destiné à la prévention et au traitement des inflammations gingivales et des infections buccales.









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